Les corbeaux crossaient, plus qu'à l'habitude. Ils demeuraient agacés, troublés comme si quelque chose d’inhabituelle se produisait dans ces contrés encore une fois déserte. Mais pourquoi combien de temps ? C'est vrai que les batailles étaient de plus en plus fréquentes ces temps-ci. Le sang frais qui arpentait cette terre sèche dépourvue de végétation, on se demandait si c'était vraiment la terre qu'on touchait avec nos pieds. Piétinée et écrasée encore et encore. Les décompositions, les squelettes, les "restes" et la poussière, il ne restait plus que ça. Les armures, les armes et toute autre chose qui avait une quelconque valeur avaient été dépouillé, ne laissant que le vide, la souffrance et le rythme des armes s'entrechoquant, qui vagabondait, encore, se promenant entre nos oreilles, pour nous laisser un arrière goût fort désagréable. On fermait les yeux sur l'angoisse qu'inspirait ce lieux, il arrivant que quelques idiots aller s'y promener. Pourquoi ? Chacun ont leurs raisons, chacune différente, qu'elle soit complètement absurde ou qu'elle ait une véritable signification.
En ces lieux, treize batailles avaient eu lieu, dont sept où tu avais participé, sept victoires que tu avais remporté ici même d'ailleurs. Mais aucunes accompagnés de Hadock. Hadock, un ami, qui ne comptai pas spécialement pour toi mais que tu n’oublieras jamais. Sa façon de se battre, cette façon magique de porter la mort à son adversaire avec grâce et respect. Tu l'admirais, enfin non, c'était plutôt un combattant fidèle, de confiance, courageux, tu le respectais. Tu te portais digne d'avoir combattu à ses côtés.
Alors que le croassement des corbeaux ne faisait que s’accroître, tu pris ton épée comme un javelot et le lanças à cinq mètre où elle se planta dans un crâne humain qui se brisa. Les sales bestioles, ces oiseaux, cessèrent leur jacassement et s'envolèrent. Un sourire se détacha de se visage, serein et froid tandis que tu avançais aux pas lent vers la lame en acier. Tu l'as saisi d'une seule main et tira, si facilement. Tu l'as rangea dans le fourreau à ta ceinture, la main toujours posée dessus. Hautaine et fière, tu continuais ta balade à travers les débris.